Gilles Gobeil - La Ville Machine Lyrics

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La Ville Machine

La Ville Machine Lyrics by Gilles Gobeil
La Ville Machine Lyrics

What Are The Lyrics For La Ville Machine By Gilles Gobeil?

[Prologue]

Carl:
Ce n’était pas tant le récit de notre aventure qui l’inquiétait, elle savait qu’elle le finirait, mais la crainte de perdre ses souvenirs—«de si merveilleux tableaux imprégnés sur ma rétine» disait-elle—, de les voir s’effacer un à un derrière les mots, l’empêchait d’écrire quoi que ce soit qui puisse s’apparenter à la réalité que nous vivions. Son récit n’était qu’une énorme tromperie, qu’un grotesque travail de faussaire. Aujourd’hui, elle m’a dit douter de ses souvenirs.


[Scène A: En mission]

Livia:
On touche le fond… on s’enfonce.

Carl:
Impossible de reculer… il faut tenter la traversée.

Livia
Les commandes ne répondent plus.

Carl:
Mais qu’est-ce que c’est?


[Scène B: Travaillant au récit]

Livia:
Il ne se passe rien depuis des jours, nous sommes happés par l’attente, ficelés à nos sièges avec cette obscurité frémissante qui nous assaille de toutes parts.


[Scène A: En mission]

Livia:
Tu reconnais quelque chose?

Carl:
Rien, tout est si dense. Je ne soupçonnais pas la faille si profonde.

Livia:
Mais où sommes nous?
La nuit dernière… peut-être… je ne sais plus très bien, j’ai fait un rêve. C’était horrible. Nous écoutions des tambours au pied d’une montagne en pleine ville. Il y avait une foule. Le soleil se couchait. Je regardais un ange et je l’ai vu s’envoler, des lions tout autour tentaient de le retenir mais… puis tout s’est obscurci. La montagne s’est déchirée, de sa plaie béante coulait le feu… tout brûlait… On a couru, couru parmi les décombres jusqu’à ce qu’on découvre un fleuve… et là… là tu as vu, toi aussi, tous ces enfants enchaînés au fond des eaux, le visage recouvert de mousse, la bouche grande ouverte. Nous devions fuir… alors on a marché sur leurs visages, tu m’entends, comme sur des pierres, on a marché sur des visages d’enfants noyés… toute une nuit.
Si on sortait d’ici, on verrait quelque chose.

Carl:
L’air y est peut-être irrespirable. On n’a plus aucune donnée. C’est trop risqué.

Livia:
Si tu crois que je vais croupir encore ici longtemps, tu te trompes.

Carl:
Attends!

Livia:
Je n’y crois plus.
Ils sont tous là comme si rien ne s’était passé… c’est impossible.


[Scène B: Travaillant au récit]

Livia:
Pendant son discours, le président nous avait présentés comme les nouveaux sauveurs de l’humanité. Que sommes nous devenus?


[Scène A: En mission]

Livia:
J’ai dû marcher longtemps… Que devient Carl? Cette curieuse sensation d’étrangeté me confond sans cesse. Et s’ils avaient tous raison, si rien ne s’était passé? Le soleil me tue et ce serrement au creux de la poitrine, toujours aussi violent.

Carl:
Livia!

Livia:
Carl!

Carl:
Viens voir, les parois s’élargissent. Certaines choses semblent se détacher. Je n’ai aucune idée de l’endroit où nous sommes mais on est ailleurs; on a traversé.

Livia:
Si on sortait d’ici, on verrait quelque chose.


[Scène C: Autre temps, autre lieu]

Livia:
C’est le moment d’ouvrir une parenthèse.

Carl:
Qui a dit ça?

Livia:
Il le faut, mais qu’est-ce que je dois faire?

Carl:
Il faut sortir du cadre et rejoindre le mur. Là, dans la chambre verte il y a une fenêtre, et derrière la fenêtre la lumière sur l’étang, et tout autour de l’étang les hautes herbes frêles qui ondulent au vent.

Livia:
C’est le décor tout ça. Allons! Vers les enfants.

Enfants:
V. E. R. T.

Enfants à gauche:
      Enfants à droite:
Les pamphlets verts
      Les feuilles
Les drapeaux verts
      Les herbes
Les macarons verts
      La mousse
Les messages verts
      La mer
Les produits verts
      La forêt
Les contenants verts
      La lumière
Les sacs verts
      Les chenilles
Les cloches vertes
      Le rayon
Les boîtes vertes
      Les champs
Les banderoles vertes
      Les arbres
Les hommes verts
      Les hommes verts

Enfant:
Les hommes de la planète Mars?

Livia:
OK. On arrête tout.


[Scène A: En mission]

Livia:
… ici longtemps, tu te trompes.

Carl:
Attends!


[Scène B: Travaillant au récit]

Livia:
Il aurait fallu sortir.


[Scène A: En mission]

Carl:
Je viens avec toi.


[Scène C: Autre temps, autre lieu]

Livia:
«Dans un milieu où, du fait de l’entourage, domine le rayonnement vert, tel un fond d’eau au milieu d’herbes, un animalcule se fait vert pour autant que la lumière peut-être un agent nocif. Il se fait donc vert pour renvoyer la lumière en tant que verte, et se mettre ainsi, par adaptation, à l’abri de ses effets.»
(Jacques Lacan, Le séminaire, livre XI: Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964, Édition du Seuil, 1973, p 113)

Carl:
Tu y comprends quelque chose?

Livia:
C’est une histoire de vert et de lumière.


[Scène A: En mission]

Carl:
Je viens avec toi.


[Scène B: Travaillant au récit]

Président:
La situation est critique. La communauté internationale a entériné les rapports du CIPE. La mission se déroulera donc comme prévu, demain à l’aube. Tout est prêt. L’enjeu est immense, le risque réel, mais nous n’avons plus le choix. Il faut tenter l’impossible, et nous réussirons, j’en suis certain.
Maintenant, que la fête continue, que cette montagne sur laquelle nous nous trouvons vibre aux sons des réjouissances. Musique!


[Scène C: Autre temps, autre lieu]

Livia:
C’est toujours comme ça lorsque la fin est imminente.

Carl:
Je crois qu’il ne devrait par y avoir de dénouement, car rien ne s’achève, jamais.

Livia:
Peut-être… Alors l’ultime scène serait la fête, comme un masque.

Carl:
Si tu veux… comme le masque de la mort dans les carnavals. Une apothéose masquée.


[Scène A: En mission]

Carl:
Je me souviens de ma mère. Elle était si belle dans sa robe aux couleurs de jardin. Tous les jours, elle m’attendait à la sortie de l’école, un fruit dans chaque main. Nous descendions la côte et lorsque le soleil disparaissait tout au bout de la rue, elle s’arrêtait pour me regarder: «Le soleil, disait-elle, dépose toujours un voile rose sur nous comme une mère couvre ses enfants avant d’aller dormir.» Nous n’aurons pas de cauchemar cette nuit, on veille sur nous.

Who Wrote La Ville Machine By Gilles Gobeil?

Gilles Gobeil, Lyette Limoges

What's The Duration Of The La Ville Machine By Gilles Gobeil?

The duration of La Ville Machine is 14:45 minutes and seconds.

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